BIOFOZH

BIOdiversité et FOnctionnement des Zones Humides de l’Estuaire de Seine (Acronyme BIOFOZH)

Responsable : Estelle Langlois – Laboratoire d’Ecologie EA1293 ECODIV – Université de Rouen

Co-responsable : Valérie Mesnage – Laboratoire M2C UMR CNRS 6143 – Université de Rouen. 

 

L’objet du projet est l’étude des zones humides à l’échelle de l’estuaire de Seine, au travers de leur biodiversité et de leurs fonctions écologiques et biogéochimiques associées dans un contexte de changement global (i.e. changements d’occupation des sols, de pratiques de gestions).

 

Les objectifs du projet sont :

  1. d’estimer la dynamique de la biodiversité de ces milieux et comprendre les processus écologiques à l’origine de son maintien (i.e. mécanismes d’interactions)
  2. d’évaluer les relations entre biodiversité et les fonctions écologiques associées (i.e. caractéristiques physico chimiques du sol)
  3. d’estimer comment cette biodiversité peut être gérée, conservée voire restaurée dans ses aspects à la fois patrimoniaux (espèces rares) et pour les fonctions écologiques qu’elle remplit (épuration des eaux, stockage de C, ressources pour les populations …).

 

Pour répondre à ces objectifs, nous proposons de poursuivre les 5 tâches de recherche qui auront été initiées en 2015 et qui sont :

 

  1. Etude de la dynamique écologique des prairies humides de l’estuaire de la Seine.
  2. Identification des processus de dispersion des organismes au sein et entre les zones humides dans un paysage fortement anthropisé.
  3. Restauration écologique par reconstitution pédologique de milieux prairiaux humides typiques de l’estuaire.   
  4. Etude des processus de dégradation de la matière organique particulaire et les flux de nutriments associés à l’interface eau/sol/sédiments.
  5. Réalisation d’enquêtes quantitatives des pratiques de prélèvements des ressources biologiques dans les milieux estuariens (chasse, pêche, cueillette).

 

Tâche 5 : Enquêtes quantitative des pratiques de prélèvements des ressources biologiques dans les milieux estuariens (chasse, pêche, cueillette) : identification et connaissance des ressources par la société civile , responsable O. Sirost (laboratoire CETAPS),  10 000 euros, Equipe: O. Sirost, C. Bellenger, C. Machemehl

 

Ce travail vient en appui d'une thèse de doctorat bénéficiant d'une allocation régionale de recherche dans le cadre du GRR : Thèse de Cheree Bellanger intitulée « Des pratiques sociales équivoques de la nature : cueilleurs, chasseurs, pêcheurs et naturalistes du système estuarien. Analyse des héritages passés et des usages actuels » sous la direction d’O. Sirost.

 

Suite à l’enquête quantitative en cours sur les pratiques de prélèvements des ressources dans les milieux estuariens menée en 2015, ainsi qu’aux entretiens qualitatifs et récits de vie de passeurs de nature menés dans le cadre du programme PUBLIC SA5, il s’agira d’analyser plus précisément la nature des espèces prélevées. Nous tenterons de voir à travers les pratiquants et relais naturalistes de la société civile quelles sont les espèces ciblées et de quelles formes de prélèvements ou d’introduction elles font l’objet. Cette tâche s’appuiera dans un premier sur l’analyse des zones et des pratiques tirée des enquêtes de 2015. Elle sera ensuite complétée par un questionnaire davantage ciblé sur les pratiquants (chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, jardiniers, naturalistes) de l’estuaire. Cette seconde enquête quantitative sera complétée par des entretiens semi directifs auprès des usagers. On s’interrogera notamment sur les degrés de connaissance des usagers : explications de règnes, classifications (herbiers, bestiaires), symboles, introductions et préservations d’espèces ou encore gestion des stocks.

 

Cette seconde étape programmée pour 2016 sera complétée par une troisième phase en 2017 concernant le redéploiement des fêtes de la nature mettant en scène les espèces biologiques et leurs modes de prélèvements. Il s’agira d’étudier ces formes de valorisations et de réinvention des traditions naturalistes dans la région Haute-Normandie. On s’intéressera notamment aux stratégies de mise en scène dans ces lieux qui jouent le rôle de musées vivants, aux réseaux d’acteurs en présence, à la fabrication d’une marque nature caractéristique de l’estuaire et de la région, à la constitution d’un habitus éducatif à destination des jeunes générations.

 

Afin de poursuivre la radioscopie en cours des préleveurs de ressources de l’estuaire (chasseurs, pêcheurs, cueilleurs) et de leurs lieux d’action, une seconde enquête par questionnaire et entretiens sera ciblée sur les espèces prélevées. Nous n’en avons actuellement qu’une connaissance fragmentaire et imparfaite (chiffres fournis par les associations et espaces sanctuaires, enquête SA3 sur les espèces de poissons emblématiques). Pourtant les ressources vivantes sont au cœur du débat sociétal comme la violette de Rouen ou le butor étoilé, et sont aussi des espèces ordinaires (orties, anguilles…). Il s’agit donc d’éclaircir cette situation en manque de communication (absence d’AOC, de communication sur la qualité de vie…).

1/ Il s’agira sur le modèle de la précédente enquête de faire passer un questionnaire ciblé sur les espèces prélevées en étendant les pratiquants aux jardiniers et naturalistes de l’estuaire ;

2/ Cette quantification sera complétée par une phase qualitative d’entretiens semi directifs et de propos d’acteurs relayés par la presse ou les blogs.

 

 On s’interrogera notamment sur les degrés de connaissance des usagers : explications de règnes, classifications (herbiers, bestiaires), symboles, introductions et préservations d’espèces ou encore gestion des stocks.

 

Cette tâche nécessite comme pour celle de l’an passé :

1/ un échantillonnage et une identification des populations mères ;

2/ l’élaboration d’outils d’enquêtes ;

3/ le recrutement et la formation de vacataires chargé d’aider à l’administration des questionnaires et de la saisie des données ;

4/ la réalisation d’entretiens semi directifs  et d’observations ethnographiques ;

5/ la saisie, analyse et modélisation des données ;

6/ une validation du travail par production scientifique ; une collaboration sous formation de publication avec ECODIV est envisagée.

Une première présentation de ce travail a été réalisée au Congrès International de l'IS Rivers en Juin 2015. Elle a reçu le prix du public. Publication en cours.