Clément Luy soutiendra sa thèse de doctorat en STAPS le vendredi 26 septembre 2025 à 14h intitulée “Le cyclisme italien pendant le Ventennio fasciste : mythes, représentations et réalités (1922-1941)”.
Membres du jury :
Fabien Archambault : Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Examinateur)
Massimo Baioni : Professeur, Université de Milano Statale (Rapporteur)
Thomas Bauer : Professeur des Universités, Université de Limoges (Rapporteur)
Daphné Bolz : Professeure des Universités, Université de Rouen Normandie (Directrice de thèse)
Karen Bretin : Maîtresse de conférences HDR, Université Bourgogne-Europe (Examinatrice)
Stéphanie Lanfranchi : Maîtresse de conférences HDR, ENS de Lyon (Directrice de thèse)
Barbara Meazzi : Professeure des Universités, Université de Nice Côte d’Azur (Examinatrice)
La soutenance se tiendra dans l’amphithéâtre Descartes de l’ENS de Lyon, 15 parvis René Descartes 69007 Lyon.
Résumé de la thèse :
Cette recherche doctorale sur le cyclisme en Italie sous le fascisme s’inscrit à la croisée de l’histoire culturelle du fascisme et de l’histoire du sport au XXe siècle. Elle vise, d’une part, à mettre en évidence les modalités de la récupération politique et de l’inscription du cyclisme dans le projet anthropologique fasciste. D’autre part, elle étudie le décalage entre les mythes et les représentations du cyclisme italien au cours du Ventennio et la réalité de la mise en œuvre de la politique sportive du régime. Ce travail permet de distinguer les étapes de la construction d’un discours qui dépasse les méfiances initiales des dirigeants sportifs fascistes pour le cyclisme afin d’en reconnaître la grande popularité dans la société italienne. Ce processus aboutit dans la seconde moitié des années 1930, par un « retour à la bicyclette » nécessaire face aux privations économiques imposées par les sanctions diplomatiques et l’effort de guerre. De nombreuses continuités sont observables au cours de la période. En effet, le lien entre le sport cycliste et pratique quotidienne et utilitaire de la bicyclette est constamment présent dans les tentatives de valorisation de ce mode de transport. Dans le contexte fasciste, le cyclisme apparaît par ailleurs comme un véritable outil de mise en scène du territoire, de son extension idéale et de son contrôle par le régime. Finalement, le soutien à la publication de formes de littérature sportive, accru sous le fascisme, montre l’inscription du cyclisme dans un important projet de renouvellement de la figure de l’intellectuel à l’œuvre pendant le Ventennio. Les dernières années du régime sont la période où le décalage entre les discours et la réalité concrète est le plus palpable, y compris dans les questions sportives. Confronter l’étude des documents administratifs ou budgétaires, issus d’archives d’associations ou d’institutions, aux discours présents dans la presse ou la littérature sportive permet de montrer certaines limites d’une politique sportive qui se heurte à de nombreuses difficultés tant dans l’organisation de grands événements que dans les moyens financiers dont les structures sportives disposent.