Giorgia Proietti soutiendra sa thèse de doctorat en STAPS le vendredi 5 décembre 2025 à 13h30 intitulée “Gestion du stress des athlètes de haut niveau à travers l’objectivation de l’information intéroceptive : le rôle du Biofeedback“.
Membres du jury :
Dr. Jérémy BESNARD, Maître de conférences HDR, Université d’Angers – Rapporteur
Pr. Julie DORON, Professeure des Universités, Nantes Université – Rapportrice
Pr. Virginie BEAUCOUSIN, Professeure des Universités, Université de Rouen Normandie – Examinatrice
Dr. Franck DI RIENZO, Maître de conférences HDR, Université d’Angers – Examinateur
Pr. Régis THOUVARECQ, Professeur des Universités, Université de Rouen Normandie – Directeur de thèse
Pr. Pierpaolo IODICE, Professeur des Universités, Le Mans Université – Co-directeur de thèse
La soutenance se tiendra dans l’Amphithéâtre Delapille, UFR STAPS, Boulevard André Siegfried, 76130 Mont-Saint-Aignan.
Résumé de la thèse :
Cette thèse de doctorat étudie les effets d’un entraînement en Biofeedback sur les capacités d’autorégulation psychophysiologique chez des athlètes de haut niveau. Ancrée dans le cadre théorique de la cognition incarnée, elle met en évidence l’importance de l’interprétation et de l’intégration des signaux corporels internes dans la régulation des états physiologiques et émotionnels. La conscience intéroceptive y est envisagée comme un modèle interne de référence, essentiel à la régulation émotionnelle et à l’optimisation des fonctions cognitives supérieures telles que la prise de décision.
Deux études expérimentales ont été menées afin de renforcer les compétences d’autorégulation psychophysiologique à travers un entraînement en Biofeedback visant la modulation volontaire de la température périphérique et de la conductance cutanée, à l’aide de retours sensoriels visuels et auditifs, au cours d’un protocole de huit séances sur quatre semaines.
La première étude, menée auprès de joueurs masculins adultes de badminton, a examiné les effets de cet entraînement sur la prise de décision en situation de stress compétitif simulé. La seconde, conduite auprès de gymnastes féminines prépubères, a évalué si la modulation volontaire de ces paramètres physiologiques pouvait renforcer la résilience au stress ainsi que la conscience intéroceptive.
Dans les deux études, les évaluations physiologiques – comprenant des tâches de stress cognitif alternées avec des phases de récupération – ont montré une amélioration significative de la capacité à moduler la température périphérique durant les phases de stress, après le traitement en Biofeedback. Par ailleurs, l’amélioration des capacités d’autorégulation psychophysiologique a eu un impact notable sur la réduction des temps de réaction lors de la prise de décision chez les joueurs de badminton, et sur la conscience intéroceptive des gymnastes dans plusieurs dimensions du MAIA (Multidimensional Assessment of Interoceptive Awareness). Ces résultats suggèrent que l’entraînement à la modulation physiologique via le Biofeedback constitue une approche prometteuse pour renforcer les ressources psychophysiologiques des athlètes, notamment la résilience au stress, les performances cognitives en situation de pression et la conscience de soi. Ce travail ouvre ainsi des perspectives innovantes pour la préparation mentale dans le sport de haut niveau, centrées sur la perception intéroceptive des états internes et la régulation autonome des réponses physiologiques.
