Dynamiques Spatiales, Temporelles et Culturelles des Activités Physiques Sportives et Artistiques

Présentation résumée de l’axe
L’axe Dynamiques Spatiales Temporelles et Culturelles des activités physiques et sportives (DSTC) est le regroupement des chercheurs en sciences humaines et sociales. Le travail de l’axe vise à produire et exploiter des données originales sur les APSA dans leurs dimensions historiques (archives publiques et privées, sources imprimées, iconographiques ou filmées), sociales (questionnaires, entretiens, comptages) et ethnographiques (observations, témoignages, traces). Ces données, dont une partie est stockée physiquement dans un espace dédié, visent à saisir l’expérience sportive telle qu’elle se donne à vivre, à voir et se potentialise. De ce point de vue, l’axe 3 a engagé une production scientifique singulière autour de la phénoménologie et de l’écologie corporelle et poursuivi des recherches en histoire, sociologie et anthropologie du sport et des pratiques corporelles. Cette réflexion s’accompagne d’une articulation Formation/Recherche par une démarche d’enquêtes école.
Présentation détaillée de l’axe
Plus précisément, l’axe Dynamiques Spatiales Temporelles et Culturelles (DSTC) appuie son expertise sur la transformation des APSA. Il s’organise autour de quatre grands domaines :
1- Évolution et rôles des loisirs sportifs dans les environnements urbains, naturels, virtuels
Les questions d’urbanisation de la nature et de naturalisation des villes sont développées depuis plus de 10 ans au CETAPS à partir de contrats de recherche sur la restauration écologique, les risques de pollutions industrielles (actuellement le GIEC et le groupe de travail Lubrizol), et plus récemment les participations des publics. Les loisirs sportifs jouent ici plusieurs rôles. Ils servent d’aménités pour les dirigeants et aménageurs, à savoir d’un service rendu à la population. Les situations locales de transformation de l’espace balnéaire, des quais de Seine, de conversion des friches industrielles et ludicisation de zones portuaires illustrent cette dynamique sur laquelle travaille l’axe DSTC. Plusieurs thèses soutenues se sont attachées à montrer l’engouement retrouvé pour les pratiques de prélèvement dans la nature (thèse de C. Bellenger) et de recours aux forêts urbaines et péri-urbaines (thèse de R. Lepillé). Cette compétence d’analyse se déploie plus récemment sur les environnements virtuels : jeux vidéo, réseaux sociaux, nouvelles offres de loisirs. Elle alimente l’offre de formation et a donné lui à plusieurs mémoires de Master.
2- L’institutionnalisation et la désinstitutionnalisation des pratiques sportives
La question de transformation des pratiques sportives peut se formuler dans leurs processus d’institutionnalisation et de désinstitutionnalisation. Ce double mouvement s’observe en particulier au cœur de la gouvernance du sport. Les chercheurs du CETAPS se distinguent tout particulièrement pour leurs travaux sur les formes institutionnelles du sport : sur le CIO et sur l’institutionnalisation du sport féminin (Florence Carpentier), sur l’organisation des pratiques physiques en Allemagne, Italie et Grande-Bretagne (Daphné Bolz), sur la période de la Belle Époque et celle du Gouvernement de Vichy (Christophe Pécout) ou sur le thème du sport dans les politiques municipales (Charly Machemehl). La question de l’institutionnalisation est par ailleurs traitée dans des travaux sur la légitimation et la structuration des pratiques sportives ou éducative. Elle s’observe aussi dans l’histoire des élites culturelles placées en marge dans une forme de bohême.
Ce questionnement est au coeur aujourd’hui des pratiques somatiques investies dans des objectifs de santé, des pratiques libres décrites dans les années 1980 aujourd’hui en voie d’institutionnalisation, des pratiques sportives éducatives en transit d’un ministère à un autre. Nous avons pu montrer qu’il y a de ce point de vue un renouvellement des activités physiques tournées vers l’introspection et l’éveil des sensations physiques telles que la marche nordique (thèse R. Lepillé), mais aussi le yoga, la méthode Feldenkrais, la relaxation, l’art thérapie. Ces pratiques sont actuellement en marge de l’instutionnalisation du sport santé. Elles s’inscrivent dans ce que nous avons proposé d’appeler une « écologie corporelle ».
3- Les formes de participation à la culture et à ses productions
Les sociologues de l’axe tentent de saisir à travers un ensemble d’enquêtes les transformations des pratiques de loisirs (sportifs, artistiques, culturels). La démarche ethno-sociologique et ethno-historique s’adosse notamment à l’investigation des manifestations culturelles locales telles que l’Armada, la Foire Saint Romain, Graines de jardin (et autres fêtes de la nature de la Métropole), mais également aux espaces tels que les salles de spectacles (Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Centre Dramatique national), les festivals (Viva Cité), les musées, les cinémas, les médiathèques, les forêts (conçues comme équipements de la ville), les salles de sport, etc. D’autres travaux, portant sur d’autres mondes sociaux, s’inscrivent dans cette perspective analytique des récits médiatisés : à partir de la chair à l’épreuve chez les athlètes par exemple – (thèse de F. Laval) ; à partir des mises à l’épreuve de soi que constituent les arts du cirque et la danse chez des élèves de lycée – (thèse de N. Estivie).
4- Les problématiques de genre actuelles et passées
Les chercheur.ses de l’axe s’intéressent également aux problématiques du genre, qu’elles soient actuelles ou passées. Par le biais de travaux de recherche sociologiques et/ou historiques questionnant la place des femmes dans le sport – le football (Audrey Gozillon), le cirque (Magali Sizorn) ou encore des figures telle qu’Alice Milliat (Florence Carpentier) – nous tentons de déconstruire les stéréotypes et d’identifier des explications « biologisant » les différences entre les sexes.
Responsabilités :
Responsable : Olivier Sirost, PU
Co-responsable : Charly Machemehl, MCF – HDR
Projets en cours :
ANR/DFG « Arenes » – Daphné Bolz
Projet co-porté par l’Université de Sarrebruck et l’Université de Franche-Comté. Les Universités partenaires sont Fribourg-en-Brisgau, Limoges, Rouen, Sorbonne-Université.
Résumé : Le projet ARENES (2023-2026) a pour objectif d’analyser les arènes du sport en tant que scènes et fabriques de l’événement sportif et de produire – dans le contexte franco-allemand, européen et mondial – des connaissances scientifiques sur les fonctions et les dynamiques, sur la forme et la médiatisation, sur l’impact et la dimension heuristique des espaces du sport au cours du XXe siècle. L’apport de connaissances attendu repose sur six études interdisciplinaires qui couvrent plusieurs décennies, comparent plusieurs pays – et donc contextes sociétaux – et analysent les emprunts, les influences et les processus de transfert. Tous les sous-projets se situent dans plusieurs périodes constitutives de l’histoire des arènes du sport, qui vont des débuts du sport moderne dans le dernier tiers du XIXe siècle jusqu’au début du XXIe siècle. ARENES se veut un projet résolument interdisciplinaire : pour la première fois, la coopération entre les sciences historiques et littéraires est mise en pratique dans le cadre d’un projet DFG-ANR. La thématique du sport (et des arènes) s’y prête particulièrement bien : d’une part, parce que le sport moderne possède une dimension esthétique depuis ses débuts, d’autre part, parce que le sport a toujours été perçu comme un phénomène médiatique et comme le résultat de processus de communication complexes.La valeur ajoutée globale du projet réside non seulement dans la coopération franco-allemande et interdisciplinaire et dans la perspective transnationale inscrivant les phénomènes franco-allemands dans des contextes européens et mondiaux, mais aussi dans l’enchevêtrement des sous-projets sur les plans thématique, temporel et spatial, ainsi que dans leur conception de la recherche et dans les problématiques soulevées.
Financement : 166 000€ pour l’Université de Rouen Normandie (budget total du projet : 1 082 000€).
Villes en scène – Magali Sizorn
Projet porté par la Métropole Rouen Normandie et l’association Rouen Seine Normande.
Résumé : Le projet Villes en scène et méga-événements culturels (2023-2026) a pour objectif d’interroger la fabrique territoriale à l’occasion de l’organisation de grands évènements culturels et/ou sportifs. La recherche contribue à l’analyse et à l’accompagnement des transitions sociales : les questions posées visent notamment à penser la pérennité d’événements culturels éphémères ainsi que les modalités et effets de la participation citoyenne. L’idée de ce projet de recherche est d’investir la thématique des grands événements et de leurs prises avec les territoires, dans un contexte de deux grands événements prévus (ou attendus) à horizons 2024 et 2028 :
- La candidature de la ville de Rouen et des territoires de l’axe Seine associés allant de Giverny au Havre au label Capitale Européenne de la Culture 2028 (CEC) ; et plus largement les candidatures de villes françaises
- Les Jeux Olympiques de Paris 2024 et son Olympiade culturelle
Financement : 69 000€ MRN et 16 0000€ Rouen Seine Normandie
Seine Culturelle (Axe 3 du programme Popsu/Rouen Métropole fluviale en transition) – Magali Sizorn (CETAPS), Françoise Lucchini (UMR IDEES), Alice Sohier (NIMEC)
Projetporté par Métropole Rouen Normandie (POPSU) et l’Université de Rouen.
Résumé : Le troisième volet (« axe 3 ») du programme Popsu/Rouen, intitulé « La Seine Culturelle » (2024-2026) porte sur la question culturelle et sur l’intelligence territoriale qui se fonde sur les croisements entre art et écologie, entre pratiques culturelles et environnement, pour penser ce que veut dire « Vivre avec le fleuve ». Les terrains choisis permettent d’évaluer la mobilisation de la scène culturelle autour du fleuve. Penser un territoire à l’échelle de la Vallée de Seine normande amène à considérer les croisements d’enjeux contemporains à la fois artistiques, écologiques, sociaux mais aussi politiques face aux défis de transition autour d’un fleuve. Quels sont les acteurs mobilisés ? Quelles sont les perceptions et représentations à l’œuvre et en évolution chez les opérateurs, les artistes et les habitants ?
Financement : 22 000€
L’Olympiade culturelle en Ile de France, une analyse post-Jeux Olympiques – Magali Sizorn (CETAPS) et Marine Cordier (IDHES)
Projet porté par l’Université de Rouen, en partenariat avec l’Université Paris Nanterre
Résumé : Ce projet de recherche (2024-2025) vise à interroger « l’héritage » de l’Olympiade culturelle des JOP de Paris 2024, en Ile de France, en étudiant ses prolongements au-delà de l’été 2024. Il s’agira d’apporter des éléments d’analyse utiles à son évaluation par la DRAC IDF. Cette contribution s’inscrit dans le prolongement de deux programmes de recherche initiés en 2023 (1/ Sport et culture en scène : enjeux de l’olympiade culturelle en Seine-Saint-Denis et à Marseille, 2023, MSH Paris-Nord ; 2/ Villes en scène, 2023-2026 Métropole Rouen Normandie et association Rouen Seine Normandie). 10 études de cas seront réalisées (analyse des bilans, recueil d’entretiens).
Financement : subvention de fonctionnement de 10 000 € complétant le programme Villes en Scène
Hélios – Charly Machemehl
Projet porté par l’Institut TURN de l’Université Rouen Normandie et par l’AMI Vallée de la Seine.
Résumé : Le projet Hélios – De la caractérisation spatiale, sanitaire et sociale des pHÉnomènes d’îLots de chaleur urbaIns à l’exploration et l’évaluation de solutiOns d’adaptation fondéeS sur la nature – porte sur la description et la perception de la chaleur urbaine de six sites d’étude implantés sur l’axe de la Seine (Le Havre, Métropole Rouen Normandie, Mantes-la-Jolie, Cergy-Pontoise, Argenteuil). Il vise aussi à réfléchir sur les modes de vie urbains confrontés aux îlots de chaleur, dans leur dimension économique, sanitaire et sociale, historique et culturelle, comme aux modalités de réintroduction de la « nature » dans l’espace urbain, dans un dialogue avec les décideurs publics.
Favoriser le dialogue forestier territorial – Charly Machemehl
Projet porté par l’Université de Rouen, le Parc naturel et la Communauté Urbaine Le Havre Seine Métropole.
Résumé : Cette enquête place la focale sur les conflits dans les espaces forestiers de Seine-Maritime et en particulier sur les territoires du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande et de la Communauté Urbaine Le Havre Seine Métropole. Il s’agit de développer un outil de prévention des tensions potentielles liées à l’évolution des pratiques de gestion forestière dans un contexte de changement climatique.
Enquête patrimoniale : JO de Paris 2024 – Charly Machemehl
Projet porté par le MUCEM et l’Université de Rouen Normandie.
Résumé : Ce projet vise à conserver des traces des Jeux sous l’angle spécifique du skateboard mais aussi de comprendre les significations de la pratique et du spectacle. La particularité du skate est qu’il y a eu une intégration récente dans le mouvement olympique, l’organisation d’une compétition place de la Concorde, lieu grandiose mais contesté pour l’absence d’héritage matériel, des espoirs déçus de médaille niveau français, ainsi qu’une concurrence entre acteurs fédéraux et acteurs marchands.
Baignabilité en Seine. Héritage des JOP 2024 – Olivier Sirost
Projet porté par DIJOP/Ministère de l’environnement/Ministère des sports (2024-2026).
Résumé : L’étude proposée vise à mesurer sur plan sociétal l’héritage des JOP de Paris 2024 en vue de possibilités de baignabilité post événement. Cette étude procédera par inputs/outputs des moyens et efforts déployés par les politiques publiques et les acteurs locaux en vue de répondre à cet objectif, en comparant les données objectives et mesurables (financements, indicateurs de qualité de l’eau, dénombrement des opérations de correction des branchements et d’assainissement …), les rapports produits par les acteurs de la gestion de l’eau et les données subjectives (représentations, discours des acteurs).
Financement : 40 000€
Plateforme PRESEN – Olivier Sirost
Projet porté par le CNRS – FR 3730 SCALE.
Résumé : La plateforme PRESEN permet de développer des projets scientifiques attractifs au niveau national ou international, qui s’appuient sur des technologies novatrices. La plateforme PRESEN a vocation à devenir le référent sur les problématiques environnementales auprès des partenaires institutionnels et des acteurs du monde socio-économique concernés.
Financement : 58 000€
MédiSJeu – Audrey Gozillon
Projet financé par la MESHS et l’INSPE qui implique l’Université d’Artois, de Rouen Normandie, de Reims, de Gustave Eiffel et de Lille.
Résumé : Le Collectif MediSJeu, composé d’une dizaine d’enseignants-chercheurs aux ancrages disciplinaires distincts (histoire, sociologie, sciences du langage, sciences de l’information et de la communication), explore les liens entre médias et socialisation sportive. En développant plusieurs programmes de recherches, il tente de répondre à deux questions simples en apparence : dans quelles mesures les médias, en mettant en scène des sportif.ves et en diffusant à grande échelle ces modèles de sportivité, participent-t-ils de la construction des (dé)goûts, du développement de dispositions ou non pour le sport ? Dans quelles mesures amènent-t-ils un.e jeune à admirer ou à stigmatiser d’autres jeunes pratiquant une activité sportive, à s’en auto-exclure, à se forcer à la pratiquer ou à l’abandonner ? Car, entendus comme « l’ensemble des dispositifs et supports par l’intermédiaire desquels des individus dispersés dans l’espace ou dans le temps sont mis en relation ou exposés à des contenus » (Chupin & al., 2012), les médias peuvent ouvrir le champ des possibles, susciter l’admiration ou encore des « vocations », mais aussi participer d’un processus plus large de stigmatisation/discrimination.
Financement : 27 500€
« Women’s World Games » – Florence Carpentier
Direction d’un numéro spécial de la revue International Journal of the History of Sport, à paraître en 2025.
Résumé : le numéro spécial proposera un ensemble de sept articles pour présenter la période de l’Entre-deux-guerres, particulièrement originale et signifiante dans l’histoire du sport pour les femmes qui ont créé leur propre fédération sportive internationale (FSFI en 1921), ainsi que quatre éditions de « jeux olympiques » féminins entre 1922 et 1934. Les auteurs engagés dans ce projet viennent des universités de Göteborg et Örebro, Prague, Lausanne, Paris, Barcelone, Leicester et Rouen.
« The first Olympic globalization. The national Olympic committees spreading before WW1 » – Florence Carpentier
Co-direction (avec Patrick Clastres, Université de Lausanne, et Xavier Pujadas, Université de Barcelone) d’un numéro spécial de la revue International Journal of the History of Sport, à paraître en 2025.
Résumé : Le projet de ce numéro spécial est de contribuer aux recherches sur la mondialisation du sport au tournant du 19e siècle en analysant la diffusion des premiers Comités Nationaux Olympiques, que l’on peut considérer comme un des outils majeurs du Comité International Olympique pour assoir les Jeux olympiques et imposer leurs idéaux.