Actualités Axe DSTC

Axe 3 : " Dynamiques Spatiales, Temporelles et Culturelles des Activités Physiques Sportives et Artistiques (DSTC) "
Bilan
o Structure de l’axe
Direction : O. Sirost & C. Machemehl
Equipe :
PU : D. Féménias, O. Sirost, D. Bolz
MCF HDR : C. Machemehl
MCF : P. Roland (retraite), M. Sizorn, A. Gozillon, M. Dugué , F. Carpentier, C. Pécout

Thèses soutenues (2+1): M. Dugué (alloc. Ministère), T. Girardin (alloc. Ministère), W. Ruppé (alloc. Ministère avec axe SPOS)
HDR soutenues (1) : C. Machemehl
Thèses en cours (11) : R. Delory, N. Hibon (PRCE), J. Volcov (PRCE),  D. Brière (PRAG), G. Gardinier, A. Rhodes (alloc. ADEME), P. Ruffin (alloc. Ministère), A. El Ajj (alloc. Région), C. Joseph (alloc. ANR), Y. André-Lubin, L. Laigroz (bourse Canada).
L’axe Dynamiques Spatiales Temporelles et Culturelles des activités physiques et sportives (DSTC) est un regroupement des chercheurs en sciences sociales (histoire, sociologie, ethnologie) du CETAPS. Il compte actuellement 9 enseignants chercheurs (dont 4 HDR), 10 doctorants et 8 membres associés. Le travail de l’axe vise à produire et exploiter des données originales sur les APSA dans leurs dimensions historiques (archives institutionnelles et associatives ; sources imprimées, sources filmées), politiques (documents d’acteurs), sociales (questionnaires, entretiens, comptages), ethnographiques (observations, témoignages, traces). Le travail de l’équipe se caractérise par le recueil de données et la constitution de bases issues de recueils d’enquêtes quantitatives et qualitatives, ainsi que de la constitution et/ou l’analyse de fonds d’archives. Ces données originales dont une partie est stockée physiquement dans un espace dédié, visent à saisir l’expérience sportive telle qu’elle se donne à vivre, à voir et se potentialise. De ce point de vue l’axe DSTC a engagé une production scientifique singulière autour de la phénoménologie et de l’écologie corporelle, et poursuivi des recherches en histoire, sociologie et anthropologie du sport et des pratiques corporelles. Cette réflexion s’accompagne d’une articulation Formation/Recherche par une démarche d’enquêtes école.

Son expertise sur la transformation des APSA concerne en particulier trois grands domaines :

Evolution et rôles des loisirs sportifs dans les environnements urbains, naturels, virtuels
Les questions d’urbanisation de la nature et de naturalisation des villes sont développées depuis plus de 10 ans au CETAPS à partir de contrats de recherche sur la restauration écologique (contrats UFOZE, BIOFOZE), les risques de pollutions industrielles (actuellement le GIEC et le groupe de travail Lubrizol), et plus récemment les participations des publics (contrats PUBLIC). Les loisirs sportifs jouent ici plusieurs rôles. Ils servent d’aménités pour les dirigeants et aménageurs, à savoir d’un service rendu à la population. Les situations locales de transformation de l’espace balnéaire, des quais de Seine, de conversion des friches industrielles et ludicisation de zones portuaires (contrat TRAESSI) illustrent cette dynamique sur laquelle travaille l’axe DSTC. Plusieurs thèses soutenues en cours de mandat se sont attachées à montrer l’engouement retrouvé pour les pratiques de prélèvement dans la nature (thèse de C. Bellenger) et de recours aux forêts urbaines et péri-urbaines (thèse de R. Lepillé). Le projet RIN FUSEE sur l’accessibilité et l’acceptabilité des systèmes écosystémiques forestiers prolonge ces recherches à partir d’un gradient d’urbanité. Ce laboratoire local permet des comparaisons à échelles plus larges (nationale et internationale) comme le montrent nos productions scientifiques : l’ouvrage Reclaiming and rewilding river cities for outdoor recreation publié chez Springer, le numéro Leisure and dwelling de la revue Leisure. Les pratiquants de loisirs sportifs sont également des précipits de ces cadres de vie changeant car exposés plus que les autres aux contaminants (air, eau, sol) et également vigies (témoins privilégiés aux avants postes) comme dans les suites de l’accident industriel Lubrizol. Cette transition fortement à l’oeuvre dans les loisirs sportifs de nature est fédérée par un redéploiement anthropologique du sauvage ; nous l’avons montré dans le numéro 3 de la revue Nature et récréation (la dimension rétropossessive du sauvage dans les loisirs sportifs) et le numéro 153 de la revue 303 (Sauvage), thématique qui fédère la communauté des chercheurs en Staps travaillant sur ces questions.
Cette compétence d’analyse se déploie plus récemment sur les environnements virtuels : jeux vidéo, réseaux sociaux, nouvelles offres de loisirs. Elle alimente une offre de formation à destination du parcours OLP2D du master management où les EC de l’axe sont impliqués. Plusieurs mémoires de Master 2 ont choisi à l’issue ces objets et représentent un vivier nouveau pour le doctorat.

L’institutionnalisation et la désinstitutionnalisation des pratiques sportives.
La question de transformation des pratiques sportives peut se formuler dans leurs processus d’institutionnalisation et de désinstitutionnalisation. Ce double mouvement s’observe en particulier au coeur de la gouvernance du sport. Les chercheurs du CETAPS se distinguent tout particulièrement pour leurs travaux sur les formes institutionnelles du sport : voir les travaux de F. Carpentier sur le CIO et sur l’institutionnalisation du sport féminin (un article dans Vingtième siècle Q1), D. Bolz sur l’organisation des pratiques physiques en Allemagne, Italie et Grande-Bretagne (notamment dans l’entre-deux-guerres et lors de la reconstruction allemande – deux articles IJSH Q1), Ch. Pécout sur la période de la Belle Epoque et celle du Gouvernement de Vichy ou Charly Machemehl sur le thème du sport dans les politiques municipales. Ce travail de fond d’histoire culturelle des politiques sportives implique une forte mobilité internationale rendue possible par l’obtention de financements sélectifs : détachement de F. Carpentier sur un financement FNS à Lausanne (2018-2022) et de D. Bolz à Berlin (2013-2015) et Münster (2020-2022) grâce à deux Fellowships Marie Skoldowska Curie (H 2020).La question de l’institutionnalisation est par ailleurs traitée dans des travaux sur la légitimation et la structuration des pratiques sportives (voir la thèse de Lise Cardin sur l’histoire du handball en France soutenue en 2019, deux articles Q2) ou éducative (thèse de N. Hibon sur les stages Maurice Baquet, en cours). Elle s’observe aussi dans l’histoire des élites culturelles placées en marge dans une forme de bohême (voir la thèse d’I. Namèche sur Isadora Duncan, ou le numéro 29 des Cahiers d’Histoire Culturelle consacré à Monte Verità).
Ce questionnement est au coeur aujourd’hui des pratiques somatiques investies dans des objectifs de santé, des pratiques libres décrites dans les années 1980 aujourd’hui en voie d’institutionnalisation, des pratiques sportives éducatives en transit d’un ministère à un autre. Nous avons pu montrer qu’il y a de ce point de vue un renouvellement des activités physiques tournées vers l’introspection et l’éveil des sensations physiques telles que la marche nordique (voir les thèses d’I. Raça, et de R. Lepillé), mais aussi le yoga, la méthode Feldenkrais, la relaxation, l’art thérapie… (cf. l’ouvrage collectif : Body ecology and Emersive Leisure, Springer). Ces pratiques sont actuellement en marge de l’instutionnalisation du sport santé. Elles s’inscrivent dans ce que nous avons proposé d’appeler une écologie corporelle (cf. Ecologies corporelles revue Corps n° 15, ed. CNRS).

Les formes de participation à la culture et à ses productions
Les sociologues de l’axe tentent de saisir à travers un ensemble d’enquêtes les transformations des pratiques de loisirs (sportifs, artistiques, culturels). La démarche ethno-sociologique et ethno-historique s’adosse notamment à l’investigation des manifestations culturelles locales telles que l’Armada, la Foire Saint Romain, Graines de jardin (et autres fêtes de la nature de la Métropole), mais également aux espaces tels que les salles de spectacles (Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Centre Dramatique national), les festivals (Viva Cité), les musées, les cinémas, les médiathèques, les forêts (conçues comme équipements de la ville), les salles de sport…. Une convention de partenariat unissant le CETAPS au Centre national des arts du cirque a accompagné le développement de travaux de recherche, et la publication de deux ouvrages publiés aux Epure.
Le projet CultuR a pris pour laboratoire de ces transformations la Métropole de Rouen, dans une enquête portant sur les pratiques culturelles des 16-29 ans. Les principales conclusions de cette enquête peuvent être résumées en quatre point saillants : « omniprésence du numérique » ; « appétence pour les sorties » ; « valorisation du sujet créateur e » ; « des pratiques culturelles qui font territoire(s) ». L’analyse du tissu local engage aussi une comparaison nationale et européenne. Cela a pu être mené lors du précédent contrat dans le cadre de l’inscription du CETAPS dans la Zone Européenne de Projets Artistiques (ZEPA – projet FEDER initié par des centres d’arts de la rue) et la publication de l’ouvrage Danser la rue/Dancing Street (PURH, 2019) ; ou encore la participation à l’ANR PIND via un recueil des archives et témoignages sur la scène punk en Normandie (C. Pécout).
D’autres travaux, portant sur d’autres mondes sociaux, s’inscrivent dans cette perspective analytique des récits médiatisés (Numéro de Recherches en Communication consacré aux vedettes du sport et des médias), à partir de la chair à l’épreuve chez les athlètes par exemple – (thèse de F. Laval) ; à partir des mises à l’épreuve de soi que constituent les arts du cirque et la danse chez des élèves de lycée – (thèse de N. Estivie).

Indicateurs
Le bilan de l’axe fait état de la production de 33 ACL (12 en anglais), 15 ACLN, 10 directions d’ouvrages ou de numéros de revues, 60 chapitres (dont 11 en anglais), 6 ACTI, 18 INV, 57 COM, 8 thèses soutenues (dont 5 financées par allocations, et 1 bénéficiant d’une bourse CNRS Nivea), 3 HDR soutenues (2 candidats extérieurs à l’URN), une activité contractuelle de 437.3 k€. Il faut noter la volonté de l’équipe d’accéder à des revues visibles référencées dans les bases internationales avec : 5 Q1, 1 Q2, 10 Q3, 6 Q4 au SJR ; 10 articles référencés dans d’autres bases (listes HCERES, Emerging sources au WoS). Les modes de production propres aux historiens et sociologues francophones restent importants (publication d’ouvrages et chapitres d’ouvrages, notamment en langue française), tout comme la participation aux réseaux et sociétés savantes telles que la Société Française d’Histoire du Sport, le Comité européen pour l’histoire du sport (CESH), la Société d’Ethnologie Française, le Collectif de chercheurs sur le cirque.
Cette production est également à regarder dans une production inter axes en partie non comptabilisée dans ce qui précède : 7 articles co signés avec l’axe SPOS (1 thèse en codirection soutenue), 1 avec l’axe santé (1 thèse en codirection soutenue).

Faits marquants de l’équipe
Le contrat 2015-2020 a vu un renouvellement partiel des EC : 1 mutation, 1 éméritat en fin d’exercice, 1 promotion PU, 1 recrutement MCF, 1 recrutement MCF sur dispositif RQTH (juillet 2020), et des recrutements de membres temporaires sur contrats : 1 IGE (CDD Couvry), 1 Postdoc (CDD FUSEE), 3 Master (stages TRAESSI et FUSEE), 3 CRCT.
Le contrat quinquennal en cours montre une équipe fortement investie dans la vie de l’établissement : 2 directeurs adjoints de l’UFR, 1 directeur de laboratoire, 2 responsables Master, 2 élus dans les conseils de l’Université (CR-CAC, CT) et un engagement dans les concours (CAPEPS, Agrégation).
La mobilité internationale de l’équipe s’est accrue via l’obtention de deux Fellowships Marie Sklodowska Curie (2013-2015 et 2020-2022), une convention Erasmus+ avec l’UQTR et avec l’Université de Münster (Allemagne), 1 détachement à l’institut des sciences du sport de l’UNIL. Mais également par l’invitation de trois chercheurs au Cetaps : Philip DINE, Jia LI CHOW et Romain ROULT.
Une salle d’expérimentation avec une plateforme SHS dédiée à l’enquête a été aménagée en fin de contrat.
Une animation scientifique conséquente est à signaler avec l’organisation de 15 colloques et journées d’études, plusieurs débats conférences (ciné sport, UTLC) ; mais aussi une diffusion du savoir dans les médias (22 par TV, presse, radio) ou via une série de capsules vidéo disponibles sur le site de l’Université.